Harfleur - Le chateau mairie

adresse : République (rue de la)                              destinations successives : hôtel de ville             parties constituantes : enclos ; parc ; communs ; bassin
époque de construction : 3e quart 17e siècle ; 3e quart 19e siècle                                                     année : 1653 ; 1873
auteur(s) : Brunet-Debaines Charles Louis Fortuné (architecte)          Viollet-Le-Duc Eugène Emmanuel (architecte)


historique : En 1636, Pierre Costé sieur de Saint-Supplix (famille anoblie en 1593) , propriétaire d' une maison rue Notre-Dame (actuelle rue de la République) , obtient de Louis XIII la cession d' une partie des anciens remparts et fossés entre la porte de Montivilliers et la tour de derrière le presbytère. En 1653, il acquiert de Charles de la Tour, curé d' Harfleur, " la cour, les granges, les écuries du presbytère rue Notre-Dame vis à vis du choeur de l' église et aboutissant aux fossés ". Sur ce vaste domaine il fait construire un château. En 1657, il obtient l' érection du domaine en fief sous le nom de Saint-Martin de Harfleur, transformé en     (1600 ?)  à cause des protestations de l' abbaye de Montivilliers en fief d' Harfleur avec le titre de gouverneur de la place. En 1827, le domaine appartient à la famille de Mérainville. Par succession il échoit en 1848 à la veuve de Charles de la Bédoyère. En 1851, Charles-Fortuné Brunet-Debaines établit un plan de restauration du château. En 1873, Mme de la Bédoyère fait restaurer le logis par Viollet-le-Duc. Charles Schneider l' achète en 1910. En 1953, la municipalité d' Harfleur acquiert le domaine des établissements Schneider et fait restaurer le logis par l' architecte Liot assisté des architectes Franche et Alleaume afin de l' approprier comme hôtel de ville .                                                                        Source : patrimoine-de-france.org

 

« Dans le courant de l’année 1635, un des conseiller au parlement de Rouen, Pierre Costé, seigneur de St.Supplix, petite paroisse aujourd’hui réunie à OCTEVILLE, désirant obtenir droit de cité à Harfleur, se rendit acquéreur d’une modeste habitation sur les bords de la rue Notre- Dame. Il augmenta cette propriété peu de temps après, par la concession, qu’il obtint d’une partie des anciens fossés et remparts de HARFLEUR, ville déjà déchue de son ancienne splendeur et dont le démantèlement venait d’être décidé. Cette partie des fortifications comprenait tous ce qui se trouve entre la porte de
MONTIVILLIERS et la tour de la Chaîne derrière le presbytère.

Pierre Costé, se contenta pendant 18 ans de son modeste domaine de HARFLEUR avec son titre de simple bourgeois. Mais l’appétit des grandeurs s’étant fait sentir chez lui, il voulut s’arrondir comme on dit vulgairement et dominer même les citoyens d’HARFLEUR, qui jusque là et depuis plusieurs siècles, avaient exonérés des tributs de la féodalité.

Par un acte d’échange passé le 6 mars 1653, devant les notaires de MONTIVILLIERS et de HARFLEUR, Pierre Costé obtint de M. de la Tour, curé de cette dernière paroisse, la cession du presbytère, c’est à dire, de la maison, grange, cour et jardin, s’étendant entre la rue Notre- Dame et les remparts. Le presbytère fut alors reporté vers l’Ouest, là où il est actuellement.

Devenu ainsi à la tête d’un territoire assez vaste, Pierre Costé, qui était très pressé, puisque l’échange avait lieu quelques jours avant Pâques et qu’il devait avoir la disposition de l’ancien presbytère, dès cette époque, M. Pierre Costé disons-nous, fit bâtir le château actuel dans le style de l’époque. De plus en 1657, il fit ériger son domaine en seigneurie, sous les titres de fiefs et châtellerie de saint Martin de Harfleur, mais cette érection fut critiquée.

Telle est l’origine de ce château qui a toujours été possédé par les Costé de St. Supplix, d’où est descendue par la filiation suivante, la famille de la Bédoyère. Pierre Costé eut pour successeur un fils Alexandre mort en 1700 et un petit fils du même nom, mort en 1747. Ce dernier eut deux filles, Angélique-Alexandrine, épouse de Jean- Baptiste Fabry, comte d’Autray, et Marie- Angélique, mariée à M. Noël Florimond Huchet ».

Alphonse MARTIN            Paru dans « Almanach Illustré du Courrier du Havre » Année 1889